Diana Akbulut (Daya Jones)

Amour Grenade

Amour Grenade, c’est le goût du fruit. C’est aussi la réconciliation des contraires. Il y a Daya et Diana. Daya Jones, le geste chirurgical dans les battles hip-hop. Diana Akbulut, Suissesse d’origine kurde, qui se souvient de la terre de son père, de sa mère, dans un festin de sens et de gestes reconquis. Entre Daya et Diana, il y a la tentative de ne plus séparer les avatars. Il s’agit pour cette chorégraphe et danseuse de redonner du corps aux identités qui la traversent. La grenade n’est ni tout à fait un fruit ni seulement une arme.

Danseuse, chorégraphe et pédagogue suisse d’origine kurde alévie, Diana Akbulut (Daya) se forme dans les battles et les cyphers du hip-hop européen. Un séjour révélateur à New-York, berceau de cette culture, l’amène à creuser son vocabulaire gestuel en enrichissant sa pratique de différents styles de rue. Au contact de ces nouveaux mouvements, sa vision s’affine et s’ouvre à d’autres histoires que la sienne, alors que son corps et sa danse réaffirment leur penchant pour l’exploration et leur désir de liberté. De retour en Europe, elle intègre Swaggers, la compagnie féminine de la Française Marion Motin. Elle quitte les battles pour la scène, tourne en Europe, au Moyen-Orient et en Asie.
En 2015, elle lance le « sassy concept ». Ces cours célèbrent les différentes facettes de la féminité en dehors des diktats de la beauté et des injonctions normatives. Si ces classes n’ont pas de style défini, elles sont imprégnées de la philosophie hip hop : un espace de bienveillance, sans jugement, où le groupe remplit une fonction cathartique. En 2019, Diana Akbulut est invitée au TedxLausanne Women pour présenter son sassy concept.

A travers son association « BOAT, bientôt on aura tout » elle s’attache à promouvoir les danses urbaines et intervient régulièrement dans différents contextes pédagogiques, notamment à la Manufacture (Haute École des arts de la scène).

Bien que son travail poursuive des axes variés, sa recherche s’articule toujours autour du geste instinctif et des textures hybrides. Là où le corps n’est plus un instrument mais un matériau propre, créant des synergies et des passerelles entre la générosité du hip hop, l’impertinence du voguing, la combattivité du krump et la douceur de la (re)connaissance de soi.

Diana Akbulut évolue et promène sa danse entre la scène underground et les institutions artistiques. Elle a travaillé ou travaille avec l’Arsenic, les JOJ 2020 et le Mudac pour la co-création d’une pièce dans le cadre de l’exposition «Sneaker Collab». Elle collabore avec de nombreuses marques. Elle est lauréate 2020 du prix de la relève de la Fondation vaudoise pour la Culture.

création

Pavillon ADC, 45′
Mar 16.11  / 20:30
Mer 17.11 / 19:00
Jeu 18.11 / 20:30

Chorégraphie, interprétation : Diana Akbulut (Daya Jones).
Création musicale : Louis Brodinski et Merlin Modulaw
Consultant image : Nicolas Poillot
Stylisme: La Coloc – Dunja en collaboration avec les designers suisses Mariel Manuel (Manufactures) et Stephanie Nina Yoon (Nina Yuun)
Texte communication : Arnaud Robert
Coproduction : Arsenic – centre d’art scénique contemporain Lausanne et Emergentia – temps fort pour la création chorégraphique émergente réalisé par L’Abri, le TU et le Pavillon ADC Genève
Soutien : Loterie Romande
Remerciements : Salomé Kiner, Philippe Cuendet, Julie Maillard

Photo: (c) Nicolas Poillot